larmes et sourires de Khalil Gibran


Une sourire et une larme
Khalil Gibran

Je souhaiterais que ma vie continue d'être larme et sourire : une larme qui purifie mon coeur et me fait saisir les secrets et les énigmes de la vie, et un sourire qui me rapproche de mes semblables et symbolise la gloire que je rends aux divinités ; une larme que je partage avec tous ceux qui ont le coeur meurtri, et un sourire qui est l'expression de ma joie d'exister.

Je veux plutôt mourir de désir que de vivre d'ennui. Je veux qu'il y ait dans mon for intérieur une soif d'amour et de beauté ; car j'ai ouvert les yeux et j'ai vu que ceux qui demandent à être comblés encore davantage sont les plus malheureux et les plus matérialistes, puis j'ai prêté l'oreille et j'ai entendu les soupirs de celui qui endure la séparation et le désir plus doux que les sons des cordes d'un luth pincées par un virtuose.

Avec la nuit qui tombe, la fleur replie ses pétales et se livre au sommeil, en étreignant son désir. Aux lueurs du matin, ses lèvres sont à peine écloses pour recueillir le baiser du soleil. Ainsi la vie des fleurs est un ardent désir et une union charnelle, une larme et un sourire.

Les eaux de la mer s'évaporent et s'élèvent très haut pour s'amonceler en des nuages voguant par-delà les collines et les vallées. A la rencontre des brises suaves, elles se laissent choir en pleurs sur les champs pour se rassembler dans les ruisseaux et rejoindre la mer, leur patrie. La vie des nuages est séparation et retrouvailles, larme et sourire.

Il en va de même pour l'âme : elle se sépare de l'Esprit universel pour cheminer dans le monde de la matière et passer, tel un nuage, au-dessus des montagnes de tristesse et des plaines de joie, puis elle rencontre les zéphyrs de la mort : dès lors elle revient là où elle était, à la mer de l'amour et de la beauté, à Dieu.

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A New World by George William Russell


A New World
George William Russell

I WHO had sought afar from earth
The faery land to meet,
Now find content within its girth
And wonder nigh my feet.

To-day a nearer love I choose
And seek no distant sphere;
For aureoled by faery dews
The dear brown breasts appear.

With rainbow radiance come and go
The airy breaths of day;
And eve is all a pearly glow
With moonlit winds a-play.

The lips of twilight burn my brow,
The arms of night caress:
Glimmer her white eyes drooping now
With grave old tenderness.

I close mine eyes from dream to be
The diamond-rayed again,
As in the ancient hours ere we
Forgot ourselves to men.

And all I thought of heaven before
I find in earth below:
A sunlight in the hidden core
To dim the noonday glow.

And with the earth my heart is glad,
I move as one of old;
With mists of silver I am clad
And bright with burning gold.

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